•  Pourquoi tellement de gens ont-ils pleuré le jour de l'investiture de Barack Obama, et pas seulement les femmes, et pas seulement les Américains, et pas seulement les Africains-Americains ?
    Pourquoi ce 20 janvier n'est-il pas juste une date extraordinaire dans l'histoire des hommes mais plutôt le début d'une histoire autre, parce que meilleure ?
     
    Le contexte d'abord : ce 20 janvier, c'est la famille humaine qui s'est retrouvée à Washington DC, dans son moment américain certes, mais dans une diversité telle qu'elle en devenait événement mondial. Les gens s'étaient fait beaux. Les femmes noires portaient des manteaux de fourrure jusqu aux pieds. Les latino et les blancs étaient venus avec les cousins et les enfants tenaient des dizaines de drapeaux dans les mains. Badge, écharpe, bonnet d'Obama pour tout le monde. C'est la famille, rassemblée autour du feu, du politique, à l'ancienne, mais dehors ce n'est plus l'autre et l'ennemi car il n'y a plus de dehors...Lire la suite

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  •  Un membre fondateur de notre collectif, Jean Eric Boulin, est parti vivre quelques temps à New York dans la perspective de voir comment, ailleurs, sont traitées les questions qui sont le lieu de crispations ici, en France. Voici sa première chronique :

    Un lieu peut embrasser la diversité sans forcément l'aimer, ou alors ni l'un ni l'autre, ou alors, au contraire, l'aimer et l'embrasser, et de bon coeur. C'est le cas de New-York City. Qu'un tel lieu existe donne une joie impénitente.
    Il y a à New-York un plébiscite quotidien de la diversité. Discret et poétique d'abord. Enseignes en chinois, ourdou, grecs, polonais, yiddish, frise des visages du monde dans les métros du matin, taxis ivoiriens ou algériens qui se confondent avec des Afro-américains ou des Latino. Au côté de Little Italy, et de Chinatown, il existe une petite Algérie dans le Queens, une petite Pologne à Brooklyn, un petit Sénégal dans le Bronx. Les langues, les journaux, les habits du pays natal y triomphent tranquillement. Et c'est doux, pour les exilés de ces pays-là, d'y venir et de s'y arrêter.
     
    Puis il y a un plébiscite plus normatif : les informations dans le métro sont désormais en anglais et en espagnol, des affichages publics font compagne contre les discriminations basées sur la race, le handicap, la religion dans l'accès au logement (en mettant en place et de manière visible, un numéro vert à appeler), l'état fédéral n'hésite pas à intenter une action judiciaire contre le corps des pompiers de New-York parce que celui-ci ne comprend pas dans ses rangs un nombre de pompiers latino et noirs représentatif du poids de ces populations. Lire la suite

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  • Dans le cadre de la "semaine de l'égalité", la salle Le Plan, l'association Permis de Vivre la Ville et notre collectif "Qui Fait La France ?", organisent une soirée concert/débat le :

    Vendredi 05 Décembre 2008 à partir de 19h

    au PLAN, 1 Rue Rory Gallagher 91130 RIS-ORANGIS

    Au programme :

    Spectacle : Théâtre - "Vous avez dit visible ?", Mix et Remix par la Cie Nle Génération, Danse avec S1BIOS

    Concert Rap/Slam : Chakal MC'S et la Cave à Sons, GE, Lamenas, Impact Juvenil, Guerilla Verbal et DISIZ

    Débat : "Issus de la diversité !!", Appartenant aux minorités visibles !!", De quoi parle-t-on ?. DISIZ, les auteurs du "Lexik des cités" et les membres de notre collectif échangeront avec la salle autour de ces questions. 

    Entrée libre. Réservation obligatoire (sous réserve des places disponibles).

    Pour réserver votre place, envoyer un mail à :

    actionculturelle@leplan.com



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  •  Ce qui se passe insensiblement, ce à quoi on assiste dans nos sociétés fatiguées, c'est à un recul de la fureur. La fureur est un concept intéressant pour désigner la réaction qui se manifeste quand on a de bonnes raisons de croire que des conditions pourraient être changées et qu'elles ne le sont pas, comme le précise Hannah Arendt dans Crises of the Republic. On n'entre jamais en fureur devant une catastrophe naturelle, c'est plutôt l'affliction, le désespoir qui se répandent. Face à ce qu'on ne peut modifier, des tonalités affectives diverses apparaissent mais jamais la fureur. Celle-ci ne naît « que lorsque notre sens de la justice est bafoué ».

    Car là est le mal. Le mal ne consiste pas dans un excès mais dans un déséquilibre. Le mal n'est pas de voir tel dirigeant d'entreprise gagner un salaire mirobolant, après tout le goût de la richesse peut être contestable mais n'est pas en soi gênant, n'est pas en soi un mal. La tension douloureuse apparaît dans la corrélation qu'on peut établir entre ce gain extrême et l'extrême démunition de ceux qui se battent pour survivre. Là commence l'intolérable. Or il existe quelque chose de plus insupportable que tout, c'est la mauvaise foi dénégatrice de ceux qui contestent l'existence d'un rapport entre possédants et aliénés. Interpréter comme une fatalité naturelle une situation dont les ressorts sont exclusivement humains et donc modifiables par définition a quelque chose de fondamentalement inadmissible, propre à soulever des tempêtes sociales. Former le lien entre ceux qui, dans l'organisation du travail, bénéficient des fonctions les plus prestigieuses ou qui peuvent se dispenser d'une activité laborieuse et ceux qui n'ont pas d'autre choix que de devoir fournir sans relâche leur énergie et leur corps pour subsister. Quand on parle de mérite, critère à priori pertinent puisqu'il repose sur l'effort et la compétence, c'est-à-dire sur la volonté et la nature, on oublie souvent que beaucoup ayant entretenu leurs dispositions par un réel exercice ont dès le départ eu le seul mérite d'être bien nés; il y a là un critère tacite que l'on omet car il est politiquement incorrect et irritant. D'autre part, la faiblesse du mérite, c'est de s'appuyer sur des éléments considérés comme évidents (la persévérance, le talent) et inhérents à ce que, de manière nébuleuse, on nomme le caractère, le tempérament. Or ces données ne font l'objet d'aucune analyse, d'aucune inspection de l'esprit : comment devient-on déterminé ? Qu'est-ce qui préside à la constitution de la volonté chez un être ? D'où vient le talent ? Est-ce naturel ? Est-ce à dire génétique ? Voilà que, dès qu'on pousse un peu la réflexion, on se sent encombré de questions non posées qui auraient bien fait de l'être mais il est ô combien plus confortable de se rassurer avec des réponses toutes faites ! ...Lire la suite

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