• Obama, et la France en miroir…

     Le 44ème président des Etats-Unis est donc noir, ou métisse. « Africain-américain » dans la terminologie américaine. Son père, Barack Obama Senior était Kenyan, de culture musulmane. Il s'agit là, bien sûr, d'une formidable révolution, en Amérique d'abord, 44 ans après le Civil Right Act qui a aboli en pratique la ségrégation et 7 ans après les attentats du 11 septembre qui ont entraîné une série de mesures répressives ciblant en particulier la communauté musulmane américaine. Par contrecoup, ou effet de miroir, c'est aussi, de fait, un événement fondamental pour la France dans la mesure où l'élection de Barack Obama, en tant que symbole, ou symptôme d'une société réconciliée, post-raciale où la race en tant que construit social n'est plus un marqueur discriminant, doit nous alerter sur les faiblesses de notre modèle national.
     
    Il ne s'agit pourtant pas de hâter l'analyse et d'en tirer la conclusion péremptoire selon laquelle notre République ne vaut rien parce qu'aucun représentant de ce que l'on appelle pudiquement les « minorités visibles » n'a encore été élu président de la République. L'élection d'Obama obéit en effet à une évolution profonde et rapide de la nation américaine et de sa capacité, tout au long de cette dernière décennie, à synthétiser de façon positive la diversité culturelle qui est à son fondement et qu'illustre la devise « E pluribus unum » (l'unité à partir de la diversité).

    Ce phénomène de régénération permanente de la nation américaine, en dépit des caractéristiques structurelles d'une société marquée par de profondes inégalités, est pourtant stupéfiant et contraste avec nos difficultés hexagonales à penser et admettre le multiculturalisme. De cela, sans doute, nous pouvons déjà nous inspirer.

    Car Obama incarne, jusque dans les limbes de la société américaine, le changement radical dont il se fait l'apôtre et qui, au fond, avait échappé à ceux qui, depuis Paris, se gaussaient de la société balkanisée, au bord de l'explosion et sous le joug d'une pernicieuse dictature des minorités alimentée par la surenchère identitaire et la concurrence mémorielle : vision erronée et abstraite, teintée d'une bonne dose d'anti-américanisme, qui s'est pendant longtemps focalisée sur les méfaits de l'Affirmative Action, dont les programmes sont désormais, un peu partout, démantelés mais qui n'en ont pas moins produit maintes trajectoires d'excellence et sans lesquels, par exemple, Obama ne serait pas rentré à Harvard...Lire la suite
     
     
    Article du camarade Karim Amellal, membre fondateur de notre collectif.

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